la conchyliculture est l’activité aquacole de loin la plus répandue en France et qui offre un nombre d’emplois considérable.
Exploitant d’une concession du domaine public maritime, le conchyliculteur élève, récolte des coquillages, principalement les huîtres (ostréiculture) et les moules (mytiliculture), mais également d’autres coquillages comme les coques ou les palourdes : métier agricole par nature s’exerçant dans le milieu maritime.
Ce métier s’exerce essentiellement à proximité de l’estran (zone découverte par les marées) dans des parcs et plus au large (accès par barge, chaland, plate-forme), et/ou à proximité de bassins ou d’étangs (claires notamment). Un certain nombre d’étapes sont réalisées à terre (séparation des coquillages, conditionnement…). De nombreuses tâches restent manuelles en dépit d’une automatisation croissante. En conchyliculture, le rythme de travail est souvent lié aux horaires des marées (Atlantique, Manche) et connaît de fortes pointes d’activité (en décembre pour les huîtres).
Les éleveurs commencent par capter le naissain, les larves de coquillages qui dérivent en pleine eau lors de la période de reproduction (été). Pour réaliser cette opération, ils placent à proximité de la côte des supports solides, comme des cordages en plastique ou en coco, ou des tuiles chaulées, pour que les larves se fixent dessus. 6 mois plus tard environ, ils relèvent ces collecteurs et détachent les jeunes animaux de ces supports : c’est le détroquage. Des naissains peuvent également être produits en écloserie. Ensuite, les jeunes coquillages sont ré-immergés en pleine mer sur leur lieu de grossissement et sont cultivés de différentes manières : les coquillages peuvent être cultivés au sol, sur table (dans des poches placées sur des supports en pleine mer), sur filière (suspendues à des cordes) ou sur bouchot (pieux en bois) qui est une spécialité d’élevage de la moule. Les méthodes peuvent varier légèrement selon les rivages (Atlantique, Manche, Méditerranée) et l’importance des marées. Il faut en moyenne 3 ans à une huître pour atteindre sa taille commerciale, et 18 mois pour une moule. À la fin de la période d’élevage, les coquillages peuvent être stockés quelque temps sur l’estran (partie du rivage qui se découvre à marée basse). C’est ensuite l’étape du ramassage, du lavage, du triage et du calibrage, le cas échéant de la purification puis du conditionnement pour l’expédition et la première mise en marché dans des centres spécialement agréés par les services vétérinaires. Selon les régions, une part importante de la production fait également l’objet d’une vente directe par les producteurs, soit dans l’établissement, soit sur les marchés. Les huîtres sont placées dans des colis spéciaux appelés bourriches. Les moules sont généralement vendues en sac en vrac ou en barquette.
L’élevage des coquillages est un processus où l’intervention humaine est très limitée : pas de traitement, pas de nourrissage, pas de transformation. L’état général du milieu naturel est donc particulièrement crucial pour le conchyliculteur : la qualité de l’eau, sa température et sa richesse en plancton (base alimentaire de tous les coquillages) sont trois facteurs essentiels pour son travail. La sécurité sanitaire étant fondamentale pour les coquillages, la réglementation prévoit un dispositif de contrôle très fin, depuis l’analyse des coquillages dans leur milieu d’élevage jusqu’à leur vente au détail où ils seront vendus vivants.
Majoritairement traditionnelle, cette activité connaît depuis quelques années une évolution sans précédent :
- Nouvelles techniques d’élevages qui conduisent les conchyliculteurs vers le large avec la nécessité d’acquérir des compétences plus importantes en navigation (élevages sous filières, en cages immergées).
- Nouvelles techniques de commercialisation (moules en barquettes, produits cuisinés) et nouvelles techniques de production avec l’essor des écloseries et la maîtrise des cycles d’élevage.
Pour plus d’information, voir :
Le panel des emplois dans ce secteur va de l’ouvrier au chef d’entreprise en passant par le chef d’exploitation et le responsable technique d’une unité de production.